Lot 18: ANDRIES VAN EERTVELT (ANVERS 1590 - 1652)

LA BATAILLE DE LÉPANTE, 1591

measurements note
119 x 223,5 cm ; 46 7/8 x 88 in

Signé en bas au centre sur une planche AEERTVELT

Huile sur toile

PROVENANCE

Collection du château de Brissac ;
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot (Mes Libert Castor), 26 juin 1989, lot 57, reproduits (vendu en paire avec son pendant pour 2 600 000 FF) ;
Chez Kattenburg, Amsterdam, en 1990, où il fut acquis par l'actuel propriétaire.

NOTE

Andries van Eertvelt était membre de la guilde de Saint Luc en 1615. Après la mort de sa femme Katarina de Vlieger, il effectua un voyage en Italie en 1627, où il travailla dans l'atelier de Cornelis de Wael à Gênes. En 1630, il est de retour à Anvers et compte parmi ses apprentis Matthieu van Plattenberg, Willem van Overdyck ou encore Kaspar van Eyck. En 1632, Anton van Dyck fit le portrait de l'artiste , ce qui laisse mesurer le succès considérable qu'il connut de son vivant.
Van Eertvelt fut un des premiers peintres de marine flamand (il naquit à Anvers) à travailler en Hollande, comme un plus tard van Anthonissen et van Antum.

Cette impressionnante marine représente une bataille qui symboliquement eut un immense retentissement dans toute la Chrétienté car elle marqua la fin de l'invincibilité Ottomane. Le sujet fut peint par de nombreux peintres de marine hollandais. La bataille eut lieu en 1591 au large du port de Lépante, possession vénitienne en Grèce. Elle opposa la flotte chrétienne de la Sainte Ligue, réunissant les forces navales vénitiennes et espagnoles sous le commandement de don Juan d'Autriche, qui mit en déroute la flotte turque d'Ali Pacha.
Au premier plan un peu à gauche, van Eertvelt a représenté le navire amiral de don Juan d'Autriche, demi frère de Philippe II et Commandant de la flotte chrétienne. Son navire vénitien battant pavillon aux armes des Habsbourg et portant la croix de la Sainte Ligue sur ses voiles, est prit d'assaut par quatre galères ottomanes. Dans le fond a gauche, trois autres bateaux battant pavillon des Habsbourg sont décorés en poupe d'une effigie de la Sainte Vierge ; à côté un navire vénitien crache le feu de ses canons.

Malgré l'impact symbolique qu'eut cette bataille, cette victoire célébrée dans toute la chrétienté fut sans lendemain : Chypre demeura turque et les Ottomans reconstituèrent leur flotte en une année.

On connaît une autre version de la bataille de Lépante par Andries van Eertvelt conservée au musée de Bergues.