Lot 43: Balthazar LEYS, Sous-bois[1], 2009. Acrylique et paillettes sur toile.

Balthazar LEYS
Sous-bois[1], 2009. Acrylique et paillettes sur toile.

Balthazar Leys
« L'art nous est donné pour ne pas mourir de la réalité. » (F. Nietzsche, in Ainsi parlait Zarathoustra)
Ma peinture est là pour combler un manque dans une société qui ne me satsifait pas malgré la multitude d'images qu'elle nous impose. Mon projet artistique est de réaffirmer l'expérience artistique comme phénomène libérateur dans un monde institutionnalisé. Ma peinture est figurative car la figure est un lien social avec le spectateur. Elle lui offre la possibilité de se réapproprier le monde, car la peinture est un ensemble de signes producteurs de sensations qui renouvelle chaque fois la perseption du sujet. Elle permet enfin au spectateur de s'extraire du monde institutionnel en mettant de côté un savoir conceptuel pour se plonger dans une perception empirique.
Les peintures que je présente sont des paysages qui resurgissent de mes souvenirs. Ils évoquent l'enfance ou les vacances, le jeu, l'évasion : ils sont des lieux coupés du monde d'où je regarde le monde, et en cela ont valeur métaphorique de ma vision de l'art. Cherchant à évacuer tout naturalisme, ils sont construits de manière empirique. Leur modèle n'est pas une image, mais une vision intérieure.
Il était devenu difficile d'avoir des nouvelles des diplômés de l'école des Beaux-Arts de Marseille, excepté à travers les initiatives d'Anita Molinero, et celles que les diplômés eux-mêmes développaient ponctuellement à la galerie des Bains Douches ou à l'Histoire de l'?il. Si l'esprit do-it-yourself des étudiants a été à l'origine de la plupart des galeries associatives de la ville, il est toutefois bienvenu de reprendre le format classique (et sans doute increvable) de l'exposition de diplômés.L'une des interrogations soulevées par Corpus Mobile concerne alors la sélection des artistes exposés selon la réussite de leur diplôme (mentions et félicitations uniquement) : c'est ainsi que certains des plus prometteurs (Stéphanie Cherpin, Justin Sanchez, Fouad Bouchoucha ou Boris Chouvellon) ne figurent qu'au catalogue. Celui-ci couronne l'initiative, notamment grâce à la qualité des textes de Luc Jeand'heur, coordinateur de l'exposition.Parmi l'ensemble exposé à la Friche, on remarquera la collusion entre une platine vinyl et un vieux phonogramme, dans la Sirène de Thomas Lippens qui traduit l'amplification sonore de façon exponentielle. Ainsi que le kamasutra des chaises de Mayura Torii ou le burlesque dilettante de Jérémy Laffon, champion de ping-pong solitaire qui traverse la Chine. Sélectionné pour une résidence aux Ateliers d'Artistes, Yann Gersberger expose ici le dialogue loupé entre l'érection d'un totem et l'équilibre d'un dolmen sur un matelas zébré. Loin de ses ?uvres les plus réussies, on y identifie cependant son goût baroque pour l'hybridation des codes de la street culture avec les rituels et les motifs abstraits des arts primitifs, «de Jean Arp à Jean Rouch». Il s'inscrit dans un courant reconnaissable de la sculpture actuelle, d'Eva Rothschild à Lothar Hempel, symptomatique d'un usage de la culture visuelle qui navigue, selon ses mots, "des lumières stroboscopiques aux manoeuvres surf old school, des paysages tropicaux humides aux pyramides mayas, des peintures de Philip Guston aux motifs géométriques qui ornent les masques Sulkas".