Description
François de TROY (1645-1730) L’Apparition des saints Gervais et Protais à saint Ambroise Toile Sans cadre (Restaurations anciennes) 61 x 48 cm Établi à Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, François de Troy (1645-1730) acquit le 13 juillet 1700 une maison de campagne à Bry-sur-Marne. Dès 1702, il offrit à la petite église Saint-Gervais-Saint-Protais un tableau représentant une scène tirée de la vie des saints patrons de la paroisse, telle que rapportée par Jacques de Voragine (La Légende dorée). La plus ancienne source connue faisant état de cette œuvre est la Description de la généralité de Paris, de Philippe Hernandez, publiée à Paris en 1759 (p. 27) : "Bry sur Marne, Paroisse du Diocèse, & à deux lieues & demie de cette ville, sur la rive gauche de la Marne. 200 communians. Patrons, S. Gervais & S. Protais. (…) Le Tableau du grand-Autel de l’Église est un présent de feu M. de Troy, célèbre Peintre, qui avoit sa maison de campagne dans cette paroisse." Ce texte fut repris avec quelques variantes par Pierre Thomas Nicolas Hurtaut dans son Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs (Paris, 1779, p. 697). Le tableau était encore en place en 1840, mais avait disparu en 1880 (voir Inventaire général des œuvres d’art décorant les édifices du département de la Seine, tome second, arrondissement de Sceaux, Paris, 1880, p. 123). Le tableau est manifestement en relation avec l’œuvre perdue autrefois à Bry-sur-Marne. Sa facture est caractéristique de François de Troy et le sujet illustre un passage où intervient saint Ambroise (vers 340-397), celui au cours duquel lui apparurent pour la troisième fois, tandis qu’il était en prière, les saints Gervais et Protais (martyrisés en 57, à Milan, sous le règne de Néron), présentés par saint Paul : "Donc Ambroise se trouvait, une nuit, dans l’église des saints Nabor et Félix ; et comme, après avoir longtemps prié, il était tombé dans un état intermédiaire entre la veille et le sommeil, deux beaux jeunes gens vêtus de blanc lui apparurent, priant avec lui, les bras étendus. Alors Amboise demanda que, si c’était là une illusion, elle s’évanouît, et que, si c’était une réalité, elle se révélât de nouveau à lui. Et les deux jeunes gens lui apparurent de nouveau au chant du coq ; et, la nuit suivante, ils lui apparurent une troisième fois, mais cette fois en compagnie d’une autre personne, en qui il reconnut l’apôtre saint Paul. Et saint Paul lui dit : "Tu vois là deux jeunes gens qui, dédaignant tous les biens de la terre, ont fidèlement suivi mes leçons…" (Jacques de Voragine). De Troy a choisi ce moment où saint Paul s’adresse à Ambroise, écho modeste du célèbre carton de tapisserie de Philippe de Champaigne, sur le même sujet, aujourd’hui conservé au musée du Louvre. La question se pose, bien sûr, de savoir si ce tableau est celui qui ornait autrefois le maître-autel de l’église de Bry, ou s’il s’agit de son modello ou d’un ricordo. La petite taille de l’œuvre inciterait à y voir l’un ou l’autre de ces derniers, mais les dimensions modestes de l’église de Bry (décrite par Hurtaut comme une "longue chapelle sans collatéraux") n’excluent pas que cette toile ait été enchâssée dans un autel lui servant de cadre monumental, son format étant certainement proportionné à celui du présent raisonnable que voulut faire le nouveau paroissien, membre éminent de l’Académie royale de peinture et de sculpture. L’écriture brillante et spontanée de ce rare tableau d’histoire du maître plaide en faveur d’une réalisation de premier jet, techniquement comparable aux tableaux les plus raffinés peints par lui durant la même période (Le Festin de Didon et Enée de 1704 ou La Leçon d’astronomie de la duchesse du Maine, vers 1703, conservés au musée du Domaine départemental de sceaux).Bibliographie : BREME, Dominique, François de Troy 1645-1730, Paris (Somogy), 1997, p. 31, 91. HERNANDEZ, Philippe, Description de la généralité de Paris, Paris, 1759, p. 27. HURTAUT, Pierre Thomas Nicolas, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, t. I, 1779, p. 697. Nous remercions Monsieur Dominique Brême qui a bien voulu confirmer l’attribution et nous communiquer les renseignements pour ce lot.
François de TROY (1645-1730) L'Apparition des saints Gervais et Protais à saint Ambroise Frameless Canvas (Old Restorations) 61 x 48 cm Established in Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, François de Troy (1645-1730) acquired on 13 juillet 1700 a country house in Bry-sur-Marne. As early as 1702, he offered to the small church of Saint-Gervais-Saint-Protais a painting representing a scene from the life of the patron saints of the parish, as reported by Jacques de Voragine (La Légende dorée). The oldest known source on this work is the Description de la généralité de Paris, by Philippe Hernandez, published in Paris in 1759 (p. 27) : "Bry sur Marne, Parish of the Diocese, & two and a half leagues from this town, on the left bank of the Marne. 200 communians. Patrons, S. Gervais & S. Protais. (...) The painting on the high altar of the Church is a gift from the late Mr. de Troy, a famous painter, who lived near his country home in this parish." This text was taken again with some variants by Pierre Thomas Nicolas Hurtaut in his Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs (Paris, 1779, p. 697). The painting was still in place in 1840, but had disappeared in 1880 (see Inventaire général des œuvres d'art décorant les édifices du département de la Seine, tome deuxième, arrondissement de Sceaux, Paris, 1880, p. 123). The painting is clearly related to the work that was once lost in Bry-sur-Marne. Its workmanship is characteristic of François de Troy and the subject illustrates a passage in which Saint Ambrose intervenes (c. 340-397), the one in which Saints Gervais and Protais (martyred in 57, in Milan, during the reign of Nero), presented by Saint Paul , appeared to him for the third time while he was at prayer: "So Ambrose was one night in the church of Saints Nabor and Félix ; and as, after praying for a long time, he had fallen into a state between vigil and sleep, two handsome young men dressed in white appeared to him, praying with him, arms outstretched. Then Amboise asked that, if this was an illusion, she would faint, and if it was a reality, she would reveal herself to him again. And the two young men appeared to him again at the song of coq ; and the next night they appeared to him a third time, but this time in the company of another person, in whom he recognized the apostle St. Paul. And Saint Paul told him dit : "You see there two young men who, disdaining all the goods of the earth, have faithfully followed my lessons...". (Jacques de Voragine). De Troy chose this moment when Saint Paul addresses Ambrose, a modest echo of Philippe de Champaigne's famous tapestry cartoon on the same subject, now kept in the Louvre museum. The question arises, of course, as to whether this painting is the one that once adorned the high altar of Bry's church, or whether it is his modello or a ricordo. The small size of the work would suggest that it is one or the other of the latter, but the modest dimensions of Bry's church (described by Hurtaut as a "long chapel without collaterals") do not exclude the possibility that this painting was set in an altar serving as a monumental frame, its size certainly being proportionate to that of the reasonable present that the new parishioner, an eminent member of the Royal Academy of Painting and Sculpture, wanted to make. The brilliant and spontaneous writing of this rare painting of the master's history pleads in favour of a first draft, technically comparable to the most refined paintings he painted during the same period (Le Festin de Didon et Enée de 1704 or La Leçon d'astronomie de la duchesse du Maine, circa 1703, preserved in the museum of the Domaine départemental de sceaux).Bibliographie : BREME, Dominique, François de Troy 1645-1730, Paris (Somogy), 1997, p. 31, 91. HERNANDEZ, Philippe, Description de la généralité de Paris, Paris, 1759, p. 27. HURTAUT, Pierre Thomas Nicolas, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, t. I, 1779, p. 697. We would like to thank Mr Dominique Brême who was kind enough to confirm the attribution and provide us with the information for this lot.