Description
Portrait de Sissi, impératrice Elisabeth d’Autriche, en 1860 Sur sa toile d’origine 79,5 x 64 cm Etiquette au dos Provenance : Donné vers 1861 par l’impératrice à Richard Davies, chez qui elle séjourna à Madère, à la Quinta Vigia ; Toujours resté dans cette famille. Ce portrait de l’impératrice Elisabeth d’Autriche, peint vers 1860 - 1861, provient des descendants de la famille Davies, propriétaire de la Quinta Vigia à Madère, où elle séjourna entre novembre 1860 et avril 1861. L’impératrice l’avait offert à ses hôtes en remerciements. Une version de ce portrait de Sissi par Franz Schrotzberg, signé et daté 1860, appartient à la collection des princes de Liechtenstein. Une autre version est conservée au Musée des carrosses de Schönbrunn. Elève à l’Académie de Vienne entre 1825 et 1831, Franz Schrotzberg se spécialisa rapidement dans le portrait. En 1843, il devint membre de l’Académie et dès cette époque, il est considéré comme un des portraitistes les plus importants de Vienne, particulièrement recherché pour ses portraits de femmes. Le fait d’avoir peint l’impératrice Sissi dans sa jeu- nesse l’introduisit durablement à la cour et dans la haute société de l’Empire. La plupart des portraits qu’il fit de la fa- mille impériale et de la grande aristocratie ont été lithographiés notamment par Joseph Kriehuber et August Prinzhofer. Sissi séjourna à Madère pendant près de six mois, entre novembre 1860 et avril 1861. Elle y revint ensuite en 1893. Ce séjour à l’étranger fut le premier des nombreux voyages que l’impératrice effectua tout au long de sa vie, fuyant la cour de Vienne et sa propre mélancolie. La destination avait été choisie sur la recommandation de la sœur de Sissi, la reine Marie de Naples. François – Joseph l’accompagna jusqu’à Bamberg, après un arrêt à Munich pour voir la famille. Sissi embarqua à Anvers sur le yacht Os- borne, mis à disposition par la reine Victoria d’Angleterre. En raison du climat de l’île, de nombreuses « royaux » avaient déjà séjourné à Madère, principalement à la Quinta das Augustias,. Le prince hollandais Alexandre, la reine Adélaïde d’Angleterre en 1847, Maximilien de Beauharnais duc de Leuchtenberg en 1850, l’impératrice Amélia du Brésil avec sa fille Maria - Amélia, tuberculeuse, en 1852. Sissi loua quant à elle une villa voisine, la Quinta Vigia, par l’intermédiaire de l’influent comte de Carvalho propriétaire de la Quinta das Augustias. Les deux villas se trouvaient sur une vaste propriété de l’île, principalement viticole, située dans la baie de Funchal. La Quinta das Augustias plusieurs fois modifiée, était célèbre surtout pour sa chapelle du XVIIème. La Quinta Vigia, construite plus tard, appartint à la famille Rutherford avant de devenir en 1849 la propriété d’un im- portant négociant en vin d’origine anglaise, Richard Davies. Depuis longtemps, de nombreux anglais travaillant dans le domaine du vin s’établissaient à Madère. La Quinta Vigia a été démolie dans les années 1970 pour faire place à un casino. Le nom est cependant resté, créant des confusions. Il est donné aujourd’hui à l’ancienne Quinta das Augustias devenue la résidence du gouverneur de l’Ile. En souvenir du séjour de Sissi, on a élevé une statue à proximité. La famille Davies garda ses activités à Madère jusque dans les années 1920. A partir de1863, elle s’était aussi implantée à Jerez. La Quinta Vigia qui ressemblait à un palais en forme d’amphithéâtre, enchanta l’impératrice qui put également profiter d’un vaste parc. Sa santé s’améliora rapidement. Elle occupa son temps par de grandes promenades, le plus souvent avec Shadow, le chien offert par la reine Victoria. Des photos témoignent de ce séjour à Madère : Sissi y pose avec les nombreuses dames de sa suite, le chien Shadow, où bien en compagnie de sa sœur Hélène qui lui a rendu visite. Rapidement cependant l’ennui la gagna. Sa famille lui manquait, ses enfants allaient passer Noël sans elle. Sissi se rendit compte également que son absence commençait à avoir un effet désastreux sur sa réputation. Selon les mots de Bri- gitte Hamann « les petits étaient sans mère, l’empereur sans épouse, l’Empire sans impératrice « (voir Elisabeth d’Au- triche, Paris 1985). Elle quitta Madère le 28 avril 1861, toujours sur le yacht de Victoria, mais cette fois – ci en passant par l’Espagne. Ce voyage en solitaire sera le premier d’une longue vie d’errance. Née Elisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière (Munich 1837 – Genève 1898), la figure de l’impératrice d’Autriche surnommée Sissi, fut largement popularisée dans les années 1950 par les films du même nom. Elisabeth était une des filles du duc Maximilien en Bavière, chef de la branche cadette et de Ludovica de Bavière, fille du roi de Bavière Maximilien 1er. Elle fut élevée en hiver à Munich et en été, sans contraintes, au château de Possenhofen, par une mère qui nourrissait des ambitions matrimoniales pour ses enfants et un père excentrique et grand voyageur, qui délaissait quelque peu sa famille. Elle fut l’enfant préféré de ce père fantasque et développa à son contact son goût pour les voyages, les chevaux, l’indépendance, ainsi qu’une certaine mélancolie propre aux Wittelsbach. Sissi rencontra l’empereur d’Autriche François – Joseph, son cousin germain dans des circonstances bien connues. En août 1853, elle accompagna sa mère et sa sœur Hélène à Bad Ischl. L’archiduchesse Sophie, mère de François Joseph et Ludovica, mère de Sissi étaient sœurs. Les deux femmes avaient prévu de marier François Joseph et Hélène, l’em- pereur contre toute attente choisit Sissi. Le mariage fut célébré le 24 avril 1854 à Vienne. Rapidement cependant la jeune impératrice qui était encore une ado- lescente narcissique se sentit délaissée par un mari bourreau de travail, et supporta mal la férule de sa belle – mère qui tenta de la former au lourd protocole de la cour de Vienne. L’archiduchesse Sophie trouvant l’impératrice immature, lui retira entre autres l’éducation de ses trois premiers enfants. Le conflit familial qui opposa les deux femmes sera aggravé plus tard par deux conceptions divergentes de la politique autrichienne. Sissi supportait de plus en plus mal le carcan de la vie de cour et n’acceptait plus de remplir ses devoirs de souveraine. Elle devint rapidement impopulaire à Vienne, on lui reprocha son manque de sens du devoir, ses absences, ses dépenses. De délaisser l’empereur et de pro- fiter sans contrepartie des avantages s de sa position. On l’accusa de ne songer qu’à l’entretien de sa beauté légendaire par des régimes alimentaires surprenants, des activités physiques intenses, elle fut d’ailleurs reconnue comme une des meilleures cavalières de son temps. Sissi resta cependant très aimée dans le reste de l’empire, notamment en Hongrie, dont elle soutint les revendications politiques et les demandes d’autonomie. Désespérée par la mort d’une de ses filles, supportant de moins en moins la vie de cour et sa mésentente avec sa belle - mère, Sissi tomba malade. Il s’agissait vraisemblablement d’une dépression mais également un début de tuberculose. Les médecins recommandèrent donc un changement de climat, elle partit pour Madère. Ce voyage fut le premier d’une longue série. Dès son retour en avril 1861, l’impératrice retomba malade et repartit à, cette fois – ci, Corfou. Elle fut absente deux ans. A Corfou, elle fit d’ailleurs l’acquisition d’une demeure l’Achilleon, où elle revint souvent. Elle séjourna à multiples reprises aussi en Hongrie, à Gödöllö la propriété offerte par les Hongrois, en Grèce, en Suisse, en Normandie... Plus tard ce sera la côte d’Azur où François Joseph la rejoindra parfois. Ces incessants voyages furent également un moyen de fuir les nombreux drames qui se succèdent dans sa vie : l’exé- cution en 1867 de son beau – frère Maximilien, devenu l’éphémère empereur du Mexique ; la mort mystérieuse de son fils Rodolphe, héritier du trône, en 1889 ; la noyade de son cousin le roi de Bavière Louis II ; la mort de sa sœur Sophie d’Alençon dans l’incendie du bazar de la Charité à Paris... En 1898, alors qu’elle séjournait à Genève, Sissi fut assassinée par un anarchiste.