Literature
LITTERATURE COMPAREE:
A. Filangieri di Candida, 'Due bronzi di Giovan Bologna nel Museo Nazionale di Napoli', in Napoli nobilissima, VI, Fasc. II, 1897, pp. 20-24.
A. Radcliffe, 'Ferdinando Tacca, The Missing Link in Florentine Baroque Bronzes', in Kunst des Barock in der Toscana, Munich, 1976, pp. 14-23.
Edimbourg, Londres et Vienne, Royal Scottish Museum, Victoria and Albert Museum et Kunsthistorisches Museum, Giambologna (1529-1608) - Sculptor to the Medici, 19 août. 1978 - 28 jan. 1979, nos. 56-59.
C. Avery , Giambologna - The Complete Sculpture, Oxford, 1987, figs. 104-107, pl. IV, nos. 12, 89.
Florence, Museo Nazionale del Bargello, Giambologna: gli dei, gli eroi, 2 mars - 15 juin 2006, B. Paolozzi Strozzi et D. Zikos eds., no. 5, pp. 168-169.
Notes
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L'Enlèvement d'une Sabine est l'une des compositions les plus célèbres et les plus prisées de Giambologna, illustrant son talent dans un arrangement complexe qui nécessite que le spectateur observe le groupe sous plusieurs angles. Ce groupe en bronze est une version réduite du grand marbre de Giambologna, commandité par le Grand-Duc Francesco de' Medicis et dévoilée en 1583. Il demeure dans son lieu d'origine à la Loggia dei Lanzi à Florence.
L'évolution de la composition de ce groupe est richement documentée. Dès 1579, Giambologna crée un groupe de deux figures représentant un homme enlevant une femme, pour Ottavio Farnese, le duc de Parme. Dans une lettre au Duc, il écrit : 'Havevo apunto compito et rinettato il groppo delle due Figure di Bronzo che io promessi a V. Ecc. Ill. ma di volerli fare quin li mandaj il Mercurio e la Femina' ('Je viens de terminer et de ciseler le groupe de deux figures en bronze que j'avais promis à votre illustre Excellence quand je vous ai envoyé Mercure et la Femme', propos cités par Filangieri di Candida, op. cit., pp. 20-21). Il convient de remarquer que Giambologna suggéra qu'il était possible d'interpréter ce groupe comme évoquant des différents thèmes; pour lui, ce n'était en effet pas le récit qui était important mais l'occasion qui était donnée à l'artiste de résoudre les difficultés rencontrées par lui dans une telle composition ou s'affrontent deux figures.
Cependant, un tel groupe ne peut avoir été concu que pour être fondu en métal ; le poids de la sculpture en marbre ne pouvant pas être soutenue par les deux chevilles fines du personnage masculin. En conséquence, le groupe situé dans la Loggia dei Lanzi, aujourd'hui reconnu comme étant l'Enlèvement d'une Sabine, intègre une troisième figure accroupie entre les jambes du ravisseur romain. Cette troisième figure joue ainsi un rôle crucial tant par sa participation dans une 'composition en spirale' tant admirée par les artistes de l'époque, que par le soutien renforcé que celle-ci apporte aux personnages la surplombant.
D'autres modèles aux trois figures réalisés en bronze existent dans de nombreuses collections anciennes, parmi lesquelles celle du Prince de Liechtenstein (voir Frankfurt, Museum alter Plastik, Die Bronzen der Furstlichen Sammlung Liechtenstein, 26 Nov. 1986 - 15 fev. 1987, no. 16, p. 176-177) bien qu'à ce jour, aucun des modèles ne semble avoir été conçu et fondu par Giambologna lui-même (Avery, 1987, op. cit., no. 89, p. 263). Les bronzes existants portent tous les poinçons de son assistant principal, Antonio Susini, ainsi que de ses successeurs, Gianfrancesco Susini et Ferdinando Tacca.
A la mort de Giambologna en 1608, son assistant Pietro Tacca devint sculpteur auprès des grands ducs de Médicis et quand Tacca lui-même mourut en 1640, le rôle revint à son fils Ferdinando. Ferdinando hérita ainsi de l'atelier de Giambologna et de la fonderie à Borgo Pinti et peut également être considéré comme l'héritier artistique de Giambologna, perpétuant, comme il le fit, l'élégant style maniériste de la fin du XVIème siècle à Florence, jusqu'au milieu du XVIIème siècle. Aujourd'hui, le nombre limité de compositions par Ferdinando documentées ne permet pas véritablement de reconstituer son répertoire à part entière ; notons cependant que l'une de ses commandes les plus importantes fut le relief en bronze du Martyr de St Stephen à Santo Stefano al Ponte à Florence.
Dans un article sur Ferdinando Tacca par Anthony Radcliffe (op. cit.), ce dernier attribue un nombre de petits groupes de bronze à Tacca sur la base des similitudes avec le relief du Martyr, et c'est au vu de ces bronzes et du relief lui-même que nous sommes à même d'attribuer ce bronze à Tacca. La première similitude évidente réside dans la finition de la base en forme de rocher. Presque considérée comme la signature de l'artiste, cette habitude qu'avait Tacca de terminer ses socles par une série de motifs ondoyants de traces poinçonnées est clairement représentée sur ce socle. Mais surtout, c'est dans l'exécution des détails les plus infimes que Tacca se permet de laisser sa propre empreinte artistique sur la composition originale de Giambologna. En particulier, le style du visage de la Sabine, avec ses lignes rondes, son long nez et sa bouche ouverte, rappelle immédiatement le visage de la femme assise en arrière-plan à droite du relief du Martyr (pour une illustration de ce dernier voir Radcliffe, op. cit.fig. 3). Ce groupe en bronze représente ainsi le 'coexistence' de deux des plus grands sculpteurs en bronze à Florence: Giambologna, qui créa la composition originale, et Ferdinando Tacca, qui y ajouta sa propre interprétation artistique.
A BRONZE GROUP OF THE RAPE OF A SABINE
AFTER GIAMBOLOGNA (1529-1608), ATTRIBUTED TO FERDINANDO TACCA (1619-1686), CIRCA 1650-1660
The three figure-group on an integrally cast naturalistic base and an associated gilt-bronze-mounted spreading rectangular plinth with inlaid brass and tortoiseshell scrolling decoration, with applied gilt-bronze masks and scrolling corner mounts; dark brown patina with warm medium high points and traces of a reddish gold lacquer; very minor damages to plinth
The Rape of a Sabine Woman is one of Giambologna's most famous and successful compositions, illustrating as it does his skill at combining three figures in a complex arrangement that requires the onlooker to view the group from multiple perspectives. The present bronze group is a reduction of Giambologna's large marble, commissioned by the Grand Duke Francesco de' Medici and unveiled in 1583. It remains in its original location in the Loggia dei Lanzi, Florence.
The evolution of the composition for this group is well-documented. As early as 1579 Giambologna had created a two figure group of a man carrying off a woman for Ottavio Farnese, Duke of Parma. In a letter to the duke he writes: 'Havevo apunto compito et rinettato il groppo delle due Figure di Bronzo che io promessi a V. Ecc. Ill. ma di volerli fare quin li mandaj il Mercurio e la Femina' ('I have just completed and chased the bronze group of two figures which I promised your most Illustrious Excellency to make when I sent you the Mercury and the Woman', quoted in Filangieri di Candida, op. cit., pp. 20-21). Interestingly, Giambologna suggested that the group could be interpreted as any number of different subjects; for him, it was not the narrative which was of importance but the opportunity it gave him to resolve the composition of two struggling figures.
However, such a group could only have been conceived to be cast in metal, as the weight of the sculpture in marble could never have been supported on the two thin ankles of the male figure. As a result, the group in the Loggia dei Lanzi - by now designated as the Rape of a Sabine - incorporates a third figure crouching between the legs of the Roman captor. The third figure thus plays a crucial role in both helping to create the spiral composition so admired by artists of the period, as well as in providing structural support for the figures above it.
Examples of the three figure group exist in bronze in numerous early collections including that of the Prince of Liechtenstein (see Frankfurt, Museum alter Plastik, Die Bronzen der Furstlichen Sammlung Liechtenstein, 26 Nov. 1986 - 15 Feb. 1987, no. 16, pp. 176-177) although, to date, none of the casts appears to have been cast and chased by Giambologna himself (Avery, 1987, op. cit., no. 89, p. 263). Rather, the extant bronzes all bear the hallmarks of Giambologna's principal assistant, Antonio Susini, and his successors Gianfrancesco Susini and Ferdinando Tacca.
After Giambologna's death in 1608, his assistant Pietro Tacca took over as court sculptor to the Medici Grand Dukes and when Tacca himself died in 1640, the role went to his son Ferdinando. Ferdinando thus inherited Giambologna's workshop and foundry in the Borgo Pinti and he can also be considered Giambologna's artistic heir, carrying on as he did the elegant mannerist style of late 16th century Florence well into the mid 17th century. Today, there are relatively few documented works by Ferdinando from which to construct a reliable oeuvre, however one of his most important commissions was for the bronze relief of the Martyrdom of St. Stephen in Santo Stefano al Ponte, Florence.
In a paper on Ferdinando Tacca by Anthony Radcliffe (op. cit.), the latter attributes a number of small bronze groups to Tacca on the basis of their similarity to the Martyrdom relief, and it is in looking both at these bronzes and the relief itself which allows us to attribute the present bronze to Tacca as well. The first notable similarity is in the finishing of the rockwork base. It is almost a signature of the artist that he finishes his bases with a series of swirling patterns of punched trails as is evident on the base here. However, more importantly, it is in the execution of the finer details that Tacca allows himself to leave his own artistic imprint on Giambologna's composition. In particular, the facial type of the Sabine woman - with its rounded proportions, long nose and opened mouth - recalls directly the face of the seated woman in the right foreground of the Martyrdom relief (for an illustration of the latter see Radcliffe, op. cit., fig. 3). The present bronze group therefore represents an amalgam of two of Florence's greatest sculptors in bronze: Giambologna, who created the original composition, and Ferdinando Tacca, who added his own artistic interpretation.