Lot 470: Jean-Laurent Le Geay (circa 1710-après 1786)

Une fontaine avec les armes de France et la statue d'un roi flanquée d'allégories de la royauté, dans un capriccio romain avec la pyramide de Caïus Sextius
plume et encre noire
287 x 400 mm.

Le Geay gagna le grand prix d'architecure en 1732, mais ne partit à Rome que cinq ans plus tard. Il retourna en France en 1742. Quatre ans plus tard il envoya à Berlin les plans de l'église de Sainte Hedwige et la même année il partit travailler non pas à Berlin mais dans l'ouest de l'Allemagne pour le duc Christian II de Mecklembourg-Schwerin. C'est en 1756 que Frédéric II l'appella finalement à Potsdam, où il devint premier architecte du Roi de Prusse. En 1763, à la suite d'une dispute avec Frédéric II, Le Geay quitta la Prusse pour l'Angleterre, où il resta à peu près quatre ans. A son retour en France il publia plusieurs recueils de gravures. Il résida successivement à Toulouse, à Marseille et disparait après un séjour à Narbonne en 1786. Cette année là il écrivit au duc de Mecklembourg-Schwerin pour demander une pension afin de se retirer à Rome.
Le Geay fut reconnu de son vivant comme l'un des architectes français les plus influents. Il enseigna à De Wailly et à l'éloge funèbre de ce dernier, l'architecte Belanger écrivit '[Le Geay] fut l'un des premiers qui abandonna la règle et le compas pour composer plus librement l'architecture avec ses pinceaux' (G. Erouart, Piranese et les français, cat. expo, Rome, Villa Medici, 1976, pp. 181-2). Le Geay eut aussi une influence importante sur Piranesi, un autre architecte-dessinateur. Piranesi rencontra Le Geay à son arrivée à Rome depuis Venise en 1740 et travailla avec lui sur Varie vedute di Roma antica e moderna publié à Rome en 1745.
Le dessin peut être comparé à une Porte de ville conservée à Windsor Castle (G. Erouart, op. cit., no. 89). Le dessin de Windsor, de même technique et style que la présente feuille, comporte aussi les armes de France, G. Erouart le date du séjour romain de Le Geay, en 1737-42.