Saint-Pétersbourg, Palais Youssoupof, 1911, L'art français à Saint-Pétersbourg. Exposition Centennale (comme 'Corot').
Literature
F. Monod, 'L'Exposition centennale de l'art Français organisée à Saint-Pétersbourg', dans Gazette des Beaux-Arts, 1912, I, p. 309 (comme 'Corot').
Provenance
Probablement vente après-décès de Michel-Martin Drolling, Paris (Maître Ridel, rue des Jeûneurs), 19 mars 1851, lot 25. Joanny Benoît Peytel (1844-1924), puis par descendance jusqu'au propriétaire actuel.
Notes
PROVENANT DE L'ANCIENNE COLLECTION JOANNY BENOIT PEYTEL (Lots 67, 68 et 78)
Cette vue ensoleillée est prise depuis l'une des fenêtres de la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome et lieu de résidence des artistes français lauréats du Prix de Rome. Longtemps installée au Palais Mancini, sur le Corso, l'Académie de France à Rome déménagea en 1803 sur la colline du Pincio, à la Villa Médicis que Napoléon venait d'acquérir.
Elève de son père, Martin Drolling (1752-1817), connu pour ses scènes de genre intimistes à la façon hollandaise, le jeune Michel-Martin suivit l'enseignement de David avant de remporter le Prix de Rome en 1810, et de partir pour l'Italie où il resta jusqu'en 1816. Dès son arrivée, le jeune artiste est enchanté : 'Je t'écris du Paradis, car je crois qu'il n'existe pas de plus beau pays que celui de Rome'...'La pension est un très beau palais entièrement isolé, très bien situé, il domine toute la ville... Mon atelier qui est grand et fort beau, est tout à côté de ma chambre. J'ai la vue sur le jardin et la maison qui est magnifique et sur les belles campagnes de Rome' écrit-il à son père en 1811 (une correspondance entre le père et son fils pendant le séjour italien de ce dernier est conservée au Département des Arts Graphiques du Louvre). Les artistes logés à la Villa Médicis pouvaient en effet contempler une vue exceptionnelle. Du côté sud, ils dominaient l'église de la Trinité des Monts et plongeaient leurs regards sur la ville et ses monuments; du côté nord, comme ici, au delà des jardins, ils avaient une vue sur la campagne parsemée de villas et les collines.
La présente vue montre au premier plan les jardins, et dans le fond, l'Orangerie de la Villa Borghèse prolongée par une sorte de galerie en forme d'aqueduc, qui fut détruite en 1843 et, derrière, le Mont Soratte.
L'attribution de cette vue a d'ailleurs été longtemps oubliée et ce n'est que grâce à l'inscription 'vente Drolling' au dos que le lien a pu être fait avec le lot 25 de la vente après-décès de l'artiste: 'Plusieurs vues de Rome et ses environs d'après nature'. Conçues pour un usage personnel, cette oeuvre n'a sans doute jamais été destinée à une clientèle. Il est probable que ces études avaient été conservées dans un portfolio par l'artiste toute au long de sa vie comme souvenirs de son séjour à Rome. Ce n'est qu'après la vente de l'atelier de l'artiste en 1851 que notre huile sur papier aurait été marouflée et montée sur un chassis. Afin de conserver le souvenir de son origine, l'inscription 'vente Drolling' aurait alors été posée.
Cette vue et le lot suivant ont appartenu au célèbre collectionneur Joanny Benoît Peytel (Paris, 1844-1924) qui les considérait toutes deux comme de la main de Corot. Directeur de la Compagnie de l'Ouest Algérien, Président du Conseil d'administration du Crédit algérien et Directeur du Crédit foncier, Peytel est aussi connu pour avoir donné au Louvre en 1914 plusieurs chef-d'oeuvres tels que La Singerie de Watteau, l'Autoportrait de Millet, l'Allée à l'Automne de Sisley, ainsi qu'une précieuse série d'objets d'art orientaux. Ces tableaux sont restés dans la famille de ses descendants jusqu'à ce jour.
Nous remercions Madame Maria Teresa De Bellis, responsable de la bibliothèque de la Villa Médicis, et Monsieur Christophe Brouard, doctorant en histoire de l'art, pour l'aide qu'ils ont apportée dans la description du site représenté dans ce lot et dans le lot suivant.
A VIEW OF THE GARDENS OF THE VILLA MEDICI AND VILLA BORGHESE, OIL ON PAPER LAID DOWN ON CANVAS, BY MICHEL MARTIN DROLLING This sunny view is taken from a window of the Villa Medici, the French Academy in Rome which hosted the French artists who had won the Prix de Rome. The Villa was aquired in 1803 by Napoléon.
Michel-Martin Drolling was a pupil of his father, the genre painter Martin Drolling (1752-1817). He was an apprentice in David's studio before winning the Prix de Rome in 1810 and leaving for Italy where he stayed until 1816. As soon as he arrived the young artist was enchanted: 'I am writing to you from heaven, I don't think a more beautiful country than Rome exists'...'The pension is a beautiful palace, completely isolated, that dominates the whole town... my studio is large and beautiful, near my room. I have a view onto the gardens and onto the house, which is magnificent, and over the beautiful Roman countryside' wrote the young man to his father in 1811 (letters between father and son are in the Drawings department of the Louvre). The residents of the Villa had indeed an exceptional view. Looking south, as in the present work, they could admire the Church of the Holy Trinity and below, the whole city; looking North, they could contemplate the gardens and the Roman countryside with its hills and residences.
The present view shows the gardens in the foreground and in the distance the Orangerie of the Borghese Villa, the extension of which in the form of an aqueduct destroyed in 1843. In the distance one can see the Monte Soratte.
The attribution of the painting had been long forgotten and it is only thanks to the inscription 'Vente Drolling' on the stretcher that a connection was made with the lot 25 of the artist's posthumous sale: 'several views of Rome and its surroundings taken from nature'. Done for personal use such works were probably never intended to be sold to the artist's clients and wereprobably kept by the artist as a souvenir of his Roman years. It was probably only after the sale of the artist's studio that this oil on paper was laid down onto a canvas and the provenance recorded on the stretcher.
This lot and the following both belonged to the famous art collector Joanny Benoît Peytel (Paris, 1844-1924) who thought them to be by Corot. Director of the Compagnie de l'Ouest Algérien, President of the Credit Algérien and the Crédit Foncier, Peytel donated works by Watteau, Millet, Sisley and a precious collection of oriental objects to the Louvre. These present paintings have been in his family's collection until now.
We are grateful to Mrs Teresa de Bellis and to Mr Christophe Brouard for their help with the descriptions of this and the following lot.
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