Lot 87: NOUVEAU, GERMAIN

NOUVEAU, GERMAIN LETTRE ET DEUX SONNETS AUTOGRAPHES ADRESSÉS À STÉPHANE MALLARMÉ. PARIS, 23 SEPTEMBRE 1874. Lettre autographe signée Germain Nouveau et deux poèmes autographes, 2 pp. in-12, 28 vers, enveloppe conservée : Monsieur S. Mallarmé à Valvins, Seine-et-Marne.

Passionnant document pour l'histoire littéraire.

La légende place Germain Nouveau (1851-1920) dans l'ombre de Rimbaud, dont il est comme un double encore plus sauvage, refusant même d'être publié. Il vient de quitter Londres où il vivait avec lui. Avant d'y retourner pour rejoindre cette fois Verlaine, il a profité de son passage à Paris afin de rencontrer Mallarmé, à l'été 1874. «Mallarmé, mon premier dieu !» (Lettre à Delahaye, 1909). Après 1880, il assistera quelquefois aux soirées du mardi, rue de Rome.

Germain Nouveau à Mallarmé, 23 septembre 1874 : une lettre et «deux sonnets qui ne sont pas bien méchants». Il lui demande où se procurer ses premiers poèmes édités dans le Parnasse contemporain.

«C'est par Mendès que j'ai su votre adresse, et j'en profite pour me rappeler à votre aimable souvenir.
Ci-joint deux sonnets qui ne sont pas bien méchants, mais j'aurais certainement à votre retour autre chose à vous soumettre.
Une chose qu'il faut vous dire, j'ai cherché vainement, même chez Lemerre, votre première publication du Parnasse. Cela m'ennuie assez. Ne sauriez-vous pas un moyen de me combler cette lacune. Vous seriez tout-à-fait charmant.
Je ne vous donnerai aucune nouvelle de Paris, parce que je ne suis pas sûr de savoir ce qui se passe mieux que vous. Mais à la rentrée, vous nous rapporterez, j'espère, du nouveau de Valvins.
Pour ce qui me concerne, cela va, et la saison s'annonce assez bien. (...)
Mes amitiés à Prunaire, si vous le voyez.»

Le sonnet qui suit au verso est intitulé Au Pays, avec mention : «titre à refaire».
Il a été édité en 1949, dans le Calepin du mendiant.

Dans la nuit bleue et blanche
Il résulte qu'on aime,
En dansant tout de même
Parce que c'est dimanche.

Le second sonnet, Janvier, est daté de Londres 74. Il fut d'abord édité en 1948 dans Les Lettres françaises. (Nouveau, OEuvres complètes, textes présentés et annotés par Pierre-Olivier Walzer, Pléiade, 1970, pp. 371-372 et 819 pour la lettre).

Provenance : Docteur Lucien-Graux (Cat. VIII, décembre 1958, nº 200), Henri Mondor.