PAIRE DE PLAQUES CIRCULAIRES EN EMAIL PEINT POLYCHROME A REHAUTS D'OR DU CHRIST ET DE LA VIERGE PAR LEONARD LIMOSIN (D. CIRCA 1575), 1554 Le Christ représenté de face, signée près de son épaule droite en lettres dorées 'LEONARD./LIMOSIN./1554' surmontée d'une fleur de lys dorée; la Vierge représentée de trois-quarts tournée vers la gauche, la plaque signée et datée près de son épaule gauche '.L.L/1554'; chacune dans un cadre d'époque postérieure en bois peint polychrome, partiellement doré, avec les coins émaillés à décor de volutes dorées; le revers de la première plaque, portant des étiquettes en papier avec les inscriptions '294' et '98', et '294A' et '98' au dos de la seconde; légères éraflures, usure à la dorure et réparations à l'un des coins émaillés Diamètre chacun: 27 cm. (10½ in.); Cadre chacun: 38 x 38 cm. (15 x 15 in. ) (2)
LITTERATURE COMPAREE: L. Bourdery and E. Lachenaud, Léonard Limosin - Peintre de Portraits, Paris, 1897. S. Baratte, Les Emaux Peints de Limoges, Paris, 2000, pp. 141-183.
Provenance
Baroness Gabrielle Bentinck-Thyssen. Galerie J. Kugel, Paris.
Notes
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis Même si l'on connaît très peu de choses sur la vie de Léonard Limosin, il n'en reste pas moins qu'il est peut-être l'émailleur de Limoges le plus célèbre du XVIème siècle. On suppose qu'il a commencé comme apprenti dans les ateliers Pénicaud, et entre très rapidement en contact avec la Cour à Paris et réalise des portraits en émail pour un grand nombre des membres de la Cour. Ces portraits étaient souvent inspirés par les tableaux de l'Ecole de François Clouet. On doit également à Limosin une grande sélection d' objets comprenant assiettes, aiguières et coffres.
Même si la majeure partie de la production de Limosin a été d'inspiration laïque, ses commandes les plus importantes étaient d'ordre religieux, les plus célèbres étant peut-être les deux retables qu'Henri II lui avait commandés en 1553 pour la Sainte Chapelle à Paris, représentant la Crucifixion et la Résurrection (Louvre, Paris, reproduits dans Baratte, op. cit., pp. 181 et 183). François Ier lui passa également commande en 1545 d'une série représentant les Douze Apôtres (Chartres, Musée des Beaux Arts).
Les présentes représentations du Christ et de la Vierge montrent combien son expérience en tant que portraitiste a pu l'influencer: il a su créer une étude psychologique vigoureuse, tant dans la relation entre les deux sujets que dans leur relation avec le spectateur. Comme dans bon nombre de ses portraits, Limosin représente la Vierge de profil trois quarts, ce qui dans ce contexte met en exergue le rôle de soutien de la Vierge ainsi que son adoration pour son fils. Rompant brutalement avec cette structure, le Christ est représenté en position frontale, fixant le spectateur du regard.
Bien que la représentation du Christ et la forme circulaire des deux émaux fassent figure d'exception dans l'oeuvre de Limosin, le style utilisé ici est totalement en accord avec d'autres oeuvres connues de l'artiste. Si l'on observe en effet le visage de la Vierge, celui-ci est à rapprocher d'un grand nombre de ses portraits, de par la finesse de l'arcade sourcilière, le nez étiré, et le menton angulaire. On peut également comparer la tête du Christ, avec d'autres oeuvres de la main de l'artiste, telle que la tête de Paris ici offerte (lot 554): laquelle reflète un style de peinture pareillement 'relâché' quant-au traitement de la chevelure et des vêtements, l'artiste faisant toutefois preuve d'une attention particulière dans le détail du visage. Cette utilisation élaborée de la couleur est l'une des caractéristiques les plus récurrentes chez Limosin; l'effet d'un tel emploi est ici très puissant, créant ainsi un modelé extrêmement subtil de la peau autour des tempes, du nez et des joues du Christ. On peut supposer que la présente paire d'émaux ait été utilisée comme pièce centrale pour un retable (privé ou de voyage), ou bien que celle-ci ait fait partie d'une série comprenant d'autres saints, et destinée à la décoration d'un intérieur ou d'une chapelle.
A PAIR OF CIRCULAR PARCEL-GILT ENAMEL PORTRAIT PLAQUES OF CHRIST AND THE VIRGIN BY LEONARD LIMOSIN (DIED CIRCA 1575), 1554 Christ depicted facing frontally, signed by his right shoulder in gilt letters 'LEONARD./LIMOSIN./1554' with a gilded fleur de lys above; the Virgin depicted in three quarter view facing to sinister and signed and dated by her left shoulder '.L.L/1554'; each in a later parcel-gilt polychrome wood frame with enamelled corners decorated with gilded scrolls; the reverse of the former with paper labels inscribed '294' and '98', the latter with labels inscribed '294A' and '98'; minor scratches, wear to gilding and repaired damages to one of the enamel corners
Despite the fact that there is very little documentary evidence surrounding his life, Leonard Limosin was perhaps the best-known enameller of 16th century Limoges. He may have had his early training in the Penicaud workshops, but was soon in contact with the court in Paris and would eventually produce painted portraits in enamel of many its members, often based upon paintings from the school of Francois Clouet. He was also responsible for a wide array of objects including plates, ewers and coffers.
Although much of Limosin's output was secular, some of his most important commissions were religious in nature. The most celebrated are perhaps the two altarpieces he was asked by Henri II to produce in 1553 for the Sainte Chapelle, Paris, depicting the Crucifixion and the Resurrection (Louvre, Paris, illustrated in Baratte, op. cit., pp. 181 and 183). He was also commissioned by Francis I to produce a series of the Twelve Apostles in 1545 (Chartres, Musée des Beaux Arts).
The present images of Christ and the Virgin show the influence of his experience as a portrait painter, yet he has created a powerful psychological study in both the relationship of the two subjects with each other and their relationship to the viewer. Like so many of his portraits, the Virgin is shown in three-quarter profile which, in this context, suggests a role of support and adoration of her son. However, breaking with this format, Christ is shown in a starkly frontal position, staring out at the viewer and holding his gaze.
Although the depiction of Christ and the circular format of the two enamels is unusual in Limosin's oeuvre, the painting style is entirely consistent with other known works. Facially, the Virgin resembles closely any number of his female portraits with their thin, arched brows, elongated noses and pointed chins. The painting style of the head of Christ can be compared to pieces such as the head of Paris in this sale (lot 544) which displays a similar loose painting style to the hair and clothes combined with a more refined attention to the detail of the face. The sophisticated use of colour is one of the hallmarks of Limosin's style; it is used here to incredible effect to create the extremely subtle modelling of the skin around Christ's temples, nose and cheeks. One can imagine the present pair of enamels either as the centrepieces of a private - or travelling - altarpiece, or as part of a series including other saints, created to decorate the interior of a room or chapel.