Description
BOÎTE EN OR, PAR GABRIEL-RAOUL MOREL, PARIS, 1819-1838, LA MINIATURE PAR MADELEINE PAULINE AUGUSTIN (1781-1865), REPRÉSENTANT
LOUIS PHILIPPE, ROI DES FRANÇAIS (1830-1848)
(1830 – 1848)
De forme rectangulaire, le couvercle à décor sur fond amati d'enroulements et feuillages, au centre dans un cartouche ovale, ornée sous verre et sur ivoire, d'une miniature ovale présentant un portrait en buste de trois-quarts de Louis-Philippe, son épaule droite barrée du cordon de la Légion d'Honneur, le pourtour et le fond à décor de panneaux ciselés sur fond amati d'ondes et enroulements feuillagés, gravée sur la gorge "FOSSIN Joaillier Bijoutier DU ROI" à Paris, numérotée 933 ; traces d'humidité sur la miniature, la signature difficile à lire
H. : 2 cm
l. : 6 cm
L. : 8,8 cm
Poids brut : 139 gr.
18 k (750)
Provenance : Vente à Paris, Hôtel Drouot, Me Libert, le 16 mars 1953, n°98.
Poinçons :
- Orfèvre, Gabriel-Raoul Morel, G.R.M, une oreille.
- Titre, or, taureau (3ème titre), Paris 1819-1838.
- Garantie, tête de Sardanapale, Paris 1819-1838.
Suite à un renforcement de la législation, toute importation commerciale d'ivoire d'éléphant, d'Afrique et d'Asie, est interdite aux États-Unis. Tout acheteur devra avoir pris connaisance de la legislation en vigueur, et ne
pourra justifier une annulation de vente ou un délai dans le règlement pour inabilité d'export ou d'import.
A RECTANGULAR-SHAPED GOLD PORTRAIT SNUFF BOX, BY GABRIEL-RAOUL MOREL, PARIS, 1819-1838, THE MINIATURE BY MADELEINE PAULINE AUGUSTIN (1781-1865), REPRESENTING THE KING OF FRANCE LOUIS PHILIPPE (1830-1848)
Rectangular shaped, the cover centered by a glazed oval miniature on ivory depicting King Louis Philippe, facing right, decorated with the "Légion d'Honneur" sash, the matted gold cover stamped with scrolls and foliate, the sides and base chased with swirling foliate, engraved with retailer's name "FOSSIN Joaillier Bijoutier DU ROI"and numbered 933 ; humidity traces to the miniature, signature barely legible
H. : 0 3/4 in.
W. : 2 1/4 in.
L. : 3 1/2 in.
Gross weight : 139 gr.
18 k (750)
Provenance : Sale in Paris, Hôtel Drouot, Me Libert, le 16th March 1953, n°98.
Hallmarks:
- Maker's mark, Gabriel-Raoul Morel, G.R.M, an ear.
- Standard mark : bull's head, the third standard mark for gold, Paris, 1819-1838.
- Restricted warranty mark, head of Sardanapale, Paris 1819-1838.
Buyers should ensure they are familiar with the recent changes to US regulations, which impose restrictions on the import into the US of elephant ivory, including a complete prohibition on the import of African and Asian elephant ivory. A buyer's inability to export or import the lot cannot justify the cancellation of the sale or any delay in making payment of the total amount due.
MOREL, PÈRE ET FILS, FOURNISSEURS DE LA COUR
Descendants vraisemblablement d'une dynastie d'orfèvres parisiens, Gabriel-Raoul Morel (1764-1832) et son fils Alexandre-Raoul, né en 1801 sous le Consulat, figurent parmi les plus importants fournisseurs de boîtes en or pour la cour depuis le Premier Empire (1), pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet et jusqu'au Second Empire.
Le père, semble avoir demeuré en 1804 au 7, quai des Orfèvres, puis il s'établit vers 1806, au n°5 de la place de Thionville (2), selon le Tableau des symboles de l'orfèvrerie de Paris, de S.-P. Douet, publié cette même année. Il travailla pour les joailliers Marguerite fils, Petit-Jean et Ouizille (3), fournisseurs de la Chambre du roi et des Menus Plaisirs sous Louis XVIII et Charles X, pour Gibert, joaillier quai Voltaire, n°17 (4), également pour Martial Bernard, bijoutier du roi Louis-Philippe. Selon Sylviane Humair, on peut départager la carrière de Gabriel-Raoul Morel en trois périodes, en fonction des poinçons en usage de 1798 à 1809, puis de 1809 à 1819 et enfin de 1819 à 1838 (5).
De la première période, le Louvre possède une tabatière (6), alors qu'une autre et une bonbonnière de la seconde période sont conservées par le même musée (7) ; enfin, un carnet muni d'un porte-crayon, dont la réalisation correspond à la troisième phase de l'activité de Morel, est également au Louvre (8). Mme Humair cite plusieurs boîtes et tabatières de récompense correspondant aux trois phases de l'activité de Gabriel-Raoul Morel, qu'elle avait pu identifier dans différentes ventes déroulées avant la publication de son étude, en 1986.
Hormis celles-ci, on connaît une autre boîte en or portant le monogramme de Louis-Philippe couronné, également exécutée par Gabriel-Raoul Morel et passée en vente en 1993 (9), ainsi que trois boîtes conservées dans une collection privée (10). Notons également la ressemblance entre les motifs de rinceaux d'acanthe ciselés en or, qui entourent le portrait sur notre boîte et ceux qui ornent une tabatière ornée des portraits de l'impératrice Marie-Louise, du Roi de Rome et de Napoléon Ier, portant le poinçon de Gabriel-Raoul Morel, conservée au Metropolitan Museum de New York (11).
Toujours Mme Humair précise qu'Alexandre-Raoul Morel, qui avait déposé son poinçon en 1832 et " garda le différent de son père (une oreille) " connut également deux périodes dans son activité, correspondant, selon les poinçons en usage, respectivement aux années 1819-1838 et 1838-1919. De 1833 à 1849, Alexandre-Raoul habita au n°7 de la rue Neuve-des-Bons-Enfants. Il fut le fournisseur en titre du roi Louis-Philippe (12) et de l'empereur Napoléon III, et il livra également le comte de Chambord, fils posthume du duc de Berry et de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, comme en témoigne une boîte de récompense portant son monogramme couronné et la date de 18 septembre 1847, passée en vente en novembre 1983 (13).
Ainsi, notre boîte semble dater de la fin de l'atelier de Gabriel-Raoul Morel et du début du règne de Louis-Philippe, bien que le portrait monté sur le couvercle représente le roi légèrement plus jeune que son âge d'alors (14). Ici, le visage de Louis-Philippe est plus proche d'une miniature de 1825, par Jacques Nicolas, qui orne une boîte à musique des collections du musée Condé à Chantilly (15) (Fig. a), que de celui du tableau peint par le baron Gérard en 1833 du musée de Versailles (16), où l'on voit le roi la main posée sur la Charte de 1830 (Fig. b). Ceci n'est pas surprenant, car notre miniature est signée par Madeleine-Pauline du Cruet (1781-1865), qui avait épousé le 20 messidor an VIII (8 juillet 1800), Jean-Baptiste-Jacques Augustin (1759-1832) (17), son maître dans l'art de la peinture, et qui laissa des œuvres se confondant souvent avec celles de son mari, dont elle adopta le style, l'esthétique et les procédés techniques (18) .
FOSSIN (1786-1848), JOAILLIER BIJOUTIER DU ROI, FUTURE MAISON CHAUMET
Notre boîte porte l'inscription "FOSSIN Joaillier Bijoutier DU ROI à Paris". Jean-Baptiste Fossin (1786-1848), était l'ancien chef d'atelier de François-Regnault Nitot (1779-1853), lui-même fils et successeur du célèbre Marie-Etienne Nitot (1750-1809), le joaillier attitré de Napoléon Ier, et dont Fossin reprit l'affaire en 1815. Aidé par son fils Jules (1808-1869), Jean-Baptiste Fossin parvint à séduire les élites de l'époque et de retrouver la faveur de la famille de Louis-Philippe pour laquelle il travailla jusqu'à la révolution de 1848. Après cette date il ouvrit avec son associé Jean-Valentin Morel (1794-1860) une boutique à Londres, puis ce dernier et Fossin fils revinrent en France sous le Second Empire, pour continuer leur commerce de joaillerie, à l'origine de l'actuelle maison Chaumet.
-1-Une boîte par Morel père, avec les portraits de Marie-Louise, du roi de Rome et de Napoléon Ier, conservée par le Metropolitan Museum of Art de Nw York, inv. 17.190.1114.
-2-Serge Grandjean, Catalogue des tabatières, boîtes et étuis des XVIIIe et XIXe siècles du musée du Louvre, Paris, RMN, 1981, p. 236.
-3-Comme par exemple une boîte de récompense ornée du portrait de Charles X portant l'inscription Petit-Jean et Ouixille, joailliers, bijoutiers de la Chambre du Roi, vente, paris, Me Champetier de Ribes, 11 décembre 1964, n°31.
-4-Par exemple une boîte avec le chiffre M.C. en diamants, commandée par le Service des Présents du Roi à l'occasion du mariage de Marie-Caroline avec le duc de Berry, le 15 août 1816, vente, Paris, Mes Couturier-Nicolay, 7 mars 1990, n°116 .
-5-Sylvaine Humair, " Les Morel, fabricants de tabatières de récompense ", La Gazette de l'Hôtel Drouot, 12, 21 mars 1986, p. 40-42.
-6-Inv. OA 7648, voir Grandjean, ibid., cat. 338 p. 326.
-7-Inv. OA 2104 ; RF 30.669 voir Grandjean, ibid., cat. 339-340, p. 327.
-8-Inv. OA 2348, voir Grandjean, ibid., cat. 341, p. 327-328.
-9-Vente, Paris, Mes Chayette et Calmels, 29 novembre 1993, n°159.
-10-C. Truman, The Gilbert Collection of Gold Boxes, new York, 1992.
-11-Inv. 17.190.1114.
-12-Voir par exemple une boîte avec le portrait du roi par Meuret, livrée par Maignan, Joaillier de la Reine, 57 rue Nve Vivienne, Sotheby's, Genève, 17-19 novembre 1992, n°47.
-13-Cité par Sylvaine Humair, ibid., p. 42.
-14-Louis-Philippe était né en 1773 : à son accession au trône, en 1830, il avait donc 57 ans.
-15-Inv. OA 1743.
-16-Inv. MV 5210.
-17-Evelyne Schlumberger, " Le maître officiel Isabey avait un rival d'une technique ultraraffinée : Augustin ", Connaissance des Arts, novembre 1957, p. 103-110.
-18-Augustin, nommé en 1819, " peintre en miniature et en émail de la chambre et du cabinet du roi, puis en 1824 " premier peintre en miniature ", laissa, entre autres portraits de souverains, celui de Louis-Philippe, duc d'Orléans, daté de 1815, conservé par le musée Condé de Chantilly, inv. OA 1709.
MOREL, FATHER AND SON, APPOINTED GOLDSMITHS TO THE FRENCH ROYAL COURT
Presumably descending from a dynasty of Parisian goldsmiths, Gabriel-Raoul Morel (1764-1832) and his son Raoul Alexander born in 1801, under the Consulate, were among the most important gold box suppliers to the court during the First Empire(1), the Restoration and the July Monarchy until the Second Empire.
In 1804, the father seems to have resided at number 7, Quai des Orfèvres and then, around 1806, according to the "Tableau des symboles de l'orfèvrerie de Paris" published by S-P. Douet that very same year, he settled at number 5 Place de Thionville (2).
He worked for jewellers such as Marguerite fils, Petit Jean and Ouizille (3), suppliers to the King's Chamber and to the Menus Plaisirs under both Louis XVIII and Charles X, for Gibert, jeweller in Quai Voltaire number 17 (4), and for Martial Bernard, jeweller to the King Louis-Philippe. According to Sylviane Humair, we can divide Gabriel-Morel Raoul's career into three periods on the basis of the hallmarks he used ; from 1798 to 1809, from 1809 to 1819 and finally from 1819 to 1838 (5).
The Louvre conserves a snuffbox (6) dating back to the first period, another snuff box and a bonbonnière from the second (7), finally it conserves a notebook with a pencil holder dating to the third phase of Morel's career (8). Madame Humair quotes several boxes and reward snuff boxes corresponding to the three phases of the career of Gabriel Morel Raoul, which she could identify in various sales taking place before the publication of her study in 1986.
In addition to these, another gold box bearing the monogram of the crowned Louis Philippe was also executed by Gabriel-Raoul Morel and later presented at auction in 1993 (9) as well as three boxes kept in a private collection (10). To this extent it is also interesting to note the similarities between the patterns of carved gold acanthus scrolls surrounding the King's portrait on our box and those that adorn a snuff box decorated with portraits of the Empress Marie Louise, the King of Rome and Napoleon, bearing the mark of Gabriel-Raoul Morel, conserved in the Metropolitan Museum in New Yor (11).
Madame Humair specifies that Alexandre-Raoul Morel, who deposited his hallmark in 1832 and "kept it different from his father (one ear)", underwent two periods in his career corresponding respectively to the years 1819-1838 and 1838-1919, according to the hallmark in use.
From 1833 to 1849, Alexandre- Raoul lived at No. 7 of Rue Neuve des Bons Enfants . He was the official purveyor to King Louis-Philippe (12) and Napoleon III ; he also supplied the Comte de Chambord, posthumous son of the Duc de Berry and Marie Caroline of Bourbon-Sicily, as revealed by a reward box bearing his crowned monogram and dated September 18th, 1847, appeared on the auction market on November 1983 (13).
Our box seems to date from the end of Gabriel-Raoul Morel's workshop and the early years of the reign of Louis Philippe, although the portrait mounted on the lid of our box represents the king at a slightly younger age (14). Indeed, on our gold box the King's face is more similar to the 1825 miniature by Jacques Nicolas, which adorns a musical box in the collections of the Condé Musuem in Chantilly (15) (Fig. a), than to the painting by Baron Gérard realized in 1833 and conserved at Versailles (16) (Fig. b). This is not surprising as our miniature is signed by Madeleine Pauline du Cruet (1781-1865), who married on July 8th 1800 Jean-Baptiste-Jacques Augustin (1759-1832) (17) her master in the art of painting. Her works often coincide with those of her husband, whom she mirrored in style, aesthetics and technical processes (18).
FOSSIN (1786-1848), APPOINTED GOLDSMITH TO THE KING AND CHAUMET
Our box carries the inscription "FOSSIN Joaillier Bijoutier DU ROI à Paris". Jean-Baptiste Fossin (1786-1848), was the former head of François-Regnault Nitot's workshop (1779-1853), himself the son and successor of the famous Marie-Etienne Nitot (1750-1809), the official Jeweller of Napoleon I, and for whom Fossin took over the business in 1815. Thanks to his son's Jules (1808-1869), Jean-Baptiste Fossin managed to entice the elite of the time and to gain the favour of Louis-Philippe's family for whom he worked until the 1848 revolution. Following the Revolutionary turmoil he opened a shop in London with his partner Jean-Valentin Morel (1794-1860). During the Second Empire Morel and Fossin fils returned to France to continue their jewellery trade, dropping the foundations for the establishment of the current Maison Chaumet.
-1- A box by Morel father, featuring the portraits of Empress Marie-Louise, the King of Rome and Napoléon Ier, is conserved at the Metropolitan Museum of Art of Nw York, inv. 17.190.1114.
-2- Serge Grandjean, Catalogue des tabatières, boîtes et étuis des XVIIIe et XIXe siècles du musée du Louvre, Paris, RMN, 1981, p. 236.
-3- As for example on a reward's box decorated with the portrait of King Charles X and featuring the inscription : "Petit-Jean et Ouixille, joailliers, bijoutiers de la Chambre du Roi ", sale in Paris, Me Champetier de Ribes, 11th December 1964, n°31.
-4- For example one box with the characters M.C. set in diamonds, ordered for the wedding of Marie-Caroline with the duke of Berry, le 15 août 1816, sale in Paris, Mes Couturier-Nicolay, 7th March 1990, n°116.
-5- Sylvaine Humair, " Les Morel, fabricants de tabatières de récompense ", La Gazette de l'Hôtel Drouot, 12, 21 March 1986, p. 40-42.
-6- Inv. OA 7648, see Grandjean, ibid., cat. 338 p. 326.
-7- Inv. OA 2104 ; RF 30.669, see Grandjean, ibid., cat. 339-340, p. 327.
-8- Inv. OA 2348, see Grandjean, ibid., cat. 341, p. 327-328.
-9- Sale in Paris, Mes Chayette et Calmels, 29th November 1993, n°159.
-10- C. Truman, "The Gilbert Collection of Gold Boxes", new York, 1992.
-11- Inv. 17.190.1114.
-12- See for example one box featuring the portrait of the King by Mauret and delivered by "Maignan, Joaillier de la Reine, 57 rue Nve Vivienne", Sotheby's, Geneva, 17th-19th November 1992, n°47.
-13- Quoted by Sylvaine Humair, ibid., p. 42.
-14- Louis-Philippe was born in 1773 : when he acceded to the throne in 1830, he was aged 57.
-15- Inv. OA 1743.
-16- Inv. MV 5210.
-17- Evelyne Schlumberger, " Le maître officiel Isabey avait un rival d'une technique ultraraffinée : Augustin ", Connaissance des Arts, November 1957, p. 103-110.
-18- Augustin, appointed in 1819, " peintre en miniature et en émail de la chambre et du cabinet du roi, then in 1824 " premier peintre en miniature ", he left, among the portraits he realized of the sovereigns, that of Louis Philippe, duke of Orleans, dated 1815 and conserved at the Condé Museum in Chantilly, OA 1709.
Catalogue illustrations :
Fig. a : Jacques Nicolas, Miniature representing Louis-Philippe, detail of a music box in bronze and malachite, 1825, Musée Condé, Chantilly, inv. OA 1743.
Fig. b : Baron Gerard, Details portrait of King Louis Philippe taking an oath on the Charter, 1833, oil on canvas, National Museum of the Palaces of Versailles and Trianon, inv. MV 5210